top of page

Cinq hommes et femmes de l'antiquité qui vécurent Libres


Cinq hommes et femmes de l'antiquité qui vécurent l'authentique Liberté.... liberté de Penser, liberté d'Etre, et liberté de s'exprimer

Avant d'aborder ces grandes personnes, faisons d'abord un petit détour pour parler de ce qu'est la liberté.

La liberté, on croit la posséder parce qu'on est libre d'aller et venir, d'afficher son opinion dans la rue ou sur facebook, parce qu'on est libre de quitter son emploi ou son partenaire si on ne l'aime pas. Non, non, mais cela ce n'est qu'une liberté d'apparence ! Sérieusement, on ne compte qu'une petite poignée de personnes par siècle qui soient vraiment libres.

Etre libre.. c'est être libre de toute influence, afin de pouvoir être soi et seulement soi, afin de pouvoir prendre ses décisions à partir de la source la plus intime de notre être et seulement de cette source.

Selon cette définition...

A l'échelle de l'Univers si vous croyez à l'influence des planètes et des astres, autant dire que personne n'est libre car vous tomberez toujours sous l'influence d'un de ces corps flottant beaucoup plus grand que vous!!

Si vous n'y croyez pas ou si vous croyez que ces influences sont minimes, vous passez ensuite à l'influence de notre société, par les médias, par l'éducation, par votre environnement familial, puis amical et amoureux. Rien qu'avec cela vous pouvez y passer une vie, refléchissez combien de psychanalystes sont encore en train d'essayer d'enlever les traces qu'a laissée leur petite enfance pour pouvoir avoir des réactions émotionnelles neutres ? Et les bouddhistes vous diront clairement qu'il faut plusieurs vies pour pouvoir vous défaire des empreintes que créent votre personnalité et qui vous conditionnent au plus profond vos réactions...

Alors pour faire simple, on va se limiter à parler de la liberté que l'on peut observer!

A la liberté de ces hommes et de ces femmes qui ne plient pas face à la peur, face à la menace, et qui même peuvent risquer leur vie plutôt que de démentir qui ils sont, de démentir les valeurs ou autres trésors qu'ils portent.

Car être ou ne pas être, on est soit dans l'un, soit dans l'autre. Soit on assume qui l'on est, soit on s'écorche. Et Etre exige la Liberté, exige le Courage.

Plusieurs de ces grandes personnes sont devenus des martyres de la liberté, ou on été considérés à leur époque comme des rebelles parce qu'ils remettaient en cause la parole auréolée des sacrements divins ou populaires.

Attention toutefois au quotidien de ne pas confondre esprit de confrontation et liberté. L'esprit de confrontation n'est pas synonyme de liberté, mais une vie libre et publique amène tôt ou tard à des confrontations , et c'est là que l'on tient bon dans ses bottes ou que l'on cède. Les hommes et femmes suivantes n'ont pas cédé. Ils ont eu le courage d'être et de dire, ce sont des modèles de la victoire de l'Esprit sur la peur, d'immenses sources d'inspiration.

Socrate

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Socrate n'est pas l'auteur de la célèbre maxime "Connais toi toi même" . C'est une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes, mais que Socrate reprend à son compte car il met l'accent sur ce point de départ dans son enseignement. Il est aussi connu pour cette maxime "je sais que je ne sais rien" et donc il est plus sage et plus humble, pour commencer, de savoir que l'on ne sait rien plutôt que de croire savoir..

Toute sa vie, Socrate a dit la nécessité de pratiquer l'introspection (de regarder en soi) et mit au point une technique d'enseignement appelé la maïeutique, qui consiste à enseigner en posant des question mais jamais en donnant des réponses! C'est alors l'élève qui trouve la réponse en lui même. A y réfléchir de plus près, les meilleurs enseignants du monde, y compris Jésus, ont tous utilisé cette technique, et les derniers en date à avoir repris ce principe sont les psychanalystes et les psychologues.

A un certain stade de sa vie, il fut accusé de corrompre la jeunesse par ses enseignements (à cause de certains de ses élèves) ainsi que de nier les dieux ancestraux et d'en introduire de nouveaux, car il parlait notamment du Logos (forme de saint esprit, d'intelligence universelle) et de daemon (esprit supérieur personnel) La justice retint contre lui sa méthode et ses questions qui mettaient à mal la réputation de sagesse et de vertu de nombreux personnages influents d'Athène, ainsi que ses vues anti-démocratiques. Socrate pensait en effet que ce n'est pas l'opinion de la majorité qui donne une politique correcte mais plutôt le savoir et l'éthique personnelle. Il est condamné à boire la cigüe, un poison mortel.

Socrate avait ses délateurs, mais aussi de nombreux admirateurs parmi la classe politique. Certains ont tenté de le dissuader de tenir tête, mais tout au long de son procès, alors qu'on lui citait ses propres propos non conforme, il n'a pas assez de répéter que cela n'était que vérité. Une fois le verdict tombé on lui a même offert de s'échapper mais il n'en fit rien et se prépara à mourir.

Mourir plutôt que de s'avilir. Vérité et Liberté jusque dans ses derniers propos.

Diogène de Sinope

Diogène est resté célèbre pour une phrase audacieuse qui aurait pu lui côuter la vie... mais pour Une restée célèbre, il en a prononcé des milliards d'autres du même style..

"Un jour Alexandre le Grand vint à Athène pour s'y entretenir avec tout ce que le monde comptait alors d'esprits fort. La renommée du très singulier Diogène de Synope, le philosophe cynique, étant parvenu jusqu'à lui, il souhaita ardemment rencontré celui qui vivait en ermite, avec pour seul bien un manteau et pour seul toit un tonneau. Comme il se tenait devant lui, dans toute sa glorieuse majesté, projetant son ombre sur le vieillard, l'homme le plus puissant du monde s'enquit :

"Je suis Alexandre, que puis je faire pour toi ?"

Diogène abruptement lui répondit "Ote toi de mon soleil"

Alexandre de surenchérir "n'as tu pas peur de moi ?"

Diogène demanda "Qu'es tu donc ? Un bien ou un mal ? "

"Un bien" fit Alexandre

"Qui donc, reprit Diogène, pourrait craindre le bien"

Et voici comment Diogène fit savoir à Alexandre que celui ci ne l'impressionnait aucunement, tout en ayant suffisamment d'habileté et de reparti pour élever la conscience de l'empereur et ne pas perdre la vie. L'empereur aussi intéressé par la philosophie qu'il soit, faisait assassiner tous ses rivaux, y compris au sein de sa famille et aurait pu en décider pareillement de cet audacieux. Sa franchise et son audace intellectuelle lui valurent en retour cet éloge de l'empereur 'Si je n'étais Alexandre, je voudrais être Diogène"

Il est d'ailleurs étonnant que ce soit celui qui est été le plus audacieux et provocateur parmi ces quelques personnes antiques, qui s'en soit le mieux sorti.

Hypatie d'Alexandrie

Hypatie vécut il y a 1600 ans, elle fut une grande philosophe, théosophe, mathématicienne et astronome. Elle était une grande figure intellectuelle d'Egypte et de nombreux représentants de la société alexandrine accouraient chez elle pour y suivre son enseignement néoplatonique et spirituel.

Vers 440 Socrate le scholastique (un autre Socrate), raconte dans son Histoire ecclésiastique : « Il y avait dans Alexandrie une femme nommée Hypatie, fille du Philosophe Théon, qui avait fait un si grand progrès dans les sciences qu'elle surpassait tous les Philosophes de son temps, et enseignait dans l'école de Platon et de Plotin, un nombre presque infini de personnes, qui accouraient en foule pour l'écouter. La réputation que sa capacité lui avait acquise lui donnait la liberté de paraître souvent devant les Juges, ce qu'elle faisait toujours, sans perdre la pudeur, ni la modestie, qui lui attiraient le respect de tout le monde. Sa vertu, tout élevée qu'elle était, ne se trouva pas au-dessus de l'envie. Mais parce qu'elle avait une amitié particulière avec Oreste, elle fut accusée d'empêcher qu'il ne se réconciliât avec Cyrille. Quelques personnes transportées d'un zèle trop ardent, qui avaient pour chef un Lecteur nommé Pierre, l'attendirent un jour dans les rues, et l'ayant tirée de sa chaise, la menèrent à l'église nommée kaisareion [ancien lieu de culte devenu église, la dépouillèrent, et la tuèrent à coups de pots cassés. Après cela ils hachèrent son corps en pièces, et les brûlèrent dans un lieu appelé Cinaron. Une exécution aussi inhumaine que celle-là couvrit d'infamie non seulement Cyrille, mais toute l'Église d'Alexandrie, étant certain qu'il n'y a rien si éloigné de l'esprit du Christianisme que le meurtre et les combats. Cela arriva au mois de mars durant le carême, en la quatrième année du Pontificat de Cyrille, sous le dixième Consulat d'Honorius, et le sixième de Théodose. »

En réalité la philosophie chrétienne et la philosophie néoplatonique n'étaient pas en opposition à ce moment là. Quoique païenne, Hypatie avait enseigné à de nombreux chrétiens et juifs, mais un certain christianisme, que certain appelle "christianisme paulinien" un peu moins ouvert, commençait déjà à s'imposer. Il est toujours gênant, qu'une personne "non consacrée" possède une aura personnelle et un rayonnement spirituel plus important que l'évêque. Par ailleurs elle appuyait Oreste, le gouverneur d'Alexandrie avec lequel l'évêque Cyrille avait des démêlés.

Jésus

Cela peut paraitre trop évident de citer Jésus parmi les personnes Libres. Il incarne les principes les plus nobles, que ce soit la liberté, la justice, l'authenticité dans toutes leurs splendeurs. Mais à beaucoup parler de l'Amour qui est le message principal du Christ, on en oublie que Jésus en tant que personne a dû se positionner contre la société de l'époque, et contre le pouvoir.

Ses paroles étaient, parait il, douces dans le ton mais tranchantes dans leur vérité. Si quelque chose se devait d'être dit, il n'épargnait pas son destinataire, il n'enjolivait pas la réalité. Les évangiles sont pleins de ses critiques au sujet des comportements qu'il réprouve, il s'attaque aussi violemment à ceux qu'il appelle les marchands du temple à qui il reproche de préférer la loi des hommes (la tradition) à la loi de Dieu.

A cause de son parole libérée, il se retrouve à être présenté comme un rebelle, et craint par le pouvoir politique en place. Les zélotes espèrent de lui qu'il accepte d'être leur chef et de mener bataille pour délivrer les hébreux du joug romain. Ce pourquoi sur sa croix, il était inscrit "roi des juifs". N'oublions pas que Jésus a été crucifié en tant que rebelle, et que la crucifixion était en fait un châtiment politique.

Dans l'un des épisodes de la Bible, des personnes malveillantes tendent de lui tendre un piège en lui demandant s'il est permis de payer l'impôt à César. S'il répond oui, il passera aux yeux des juifs pour un collaborateur, s'il répond non, il sera dénoncé auprès des romains comme un rebelle.

"Maitre, est il permis ou non de payer le tribut à César ?"

Jésus apercevant leur ruse leur répondit " Montrez moi un denier. De qui porte t'il l'effigie et l'inscription ?"

"De César" lui répondirent ils.

Alors il leur dit : "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" Ils ne purent rien reprendre de ses paroles devant le peuple, mais, étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.

(Evangile de Luc)

La réponse est belle. Que pourrait avoir à voir le Christ avec l'argent et l'administration ? Cette phrase est toutefois remise en question dans certains manuscrits apocryphes qui relatent qu'il se serait faché, et qu'il n'aurait pas répondu à la question, mais dit "pourquoi m'appelez vous enseignant et ne faites pas ce que je dis ?". Certains pensent que Jésus était clairement hostile à Rome et ne s'en cachait pas.

D'autres propos de Jésus peuvent laisser à réfléchir,

"Cest ma paix que je vous donne", 'je vous la donne pas comme le monde la donne" Luc 12

La paix donnée par le monde/la société est une paix apparente. la Paix donnée par le Christ est d'un autre ordre, elle passe par une remise en question totale et un changement de vie. Or ce changement de vie, cette rupture, la société établie y est allergique..

Peut être est ce pour cela qu'il dit "Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée" Je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison" "celui qui perd sa vie à cause de moi la trouvera"

Ceux qui changent perturbent la stabilité et les bases sur lesquels reposent les autres....delà.... peuvent découler quelques problèmes.

Apollonius de Thyane

Cet homme méconnu du grand public, vécut au même siècle que Jésus Christ. Comme Jésus il était guérisseur et thaumaturge (faiseur de miracle), honoré comme un sage par les uns, redouté comme un magicien par d'autres.

On connait sa vie et une partie de son enseignement par Philostrate : il est né de parents fortunés en Turquie. A 20 ans il entre au temple d'Esculape en Grèce, puis il hérite et donne une part de sa fortune a ses proches parents car il estimait qu'il n'avait peu de besoin personnel. Comme beaucoup d'aspirants à la sagesse de l'époque, il ne consommait ni viande ni alcool, s'habillait de lin et menait une vie ascétique. Il fit voeux de silence pour 5 ans pendant lesquels il étudia et voyagea. Il y a ensuite un trou dans sa biographie d'une quinzaine d'années. Il passa beaucoup de temps à rétablir les rites dans les temples de diverses divinités ainsi qu' à l'enseignement. On signala sa présence à Babylone, Ninive, Chypre, en Asie mineure, en Ethiopie, en Egypte, en Inde, en Crète, en Espagne. Il vint plusieurs fois à Rome, non sans déboires. Sous le règne de Néron il fut traduit au tribunal. Lorsque le procureur déroula le manuscrit où étaient consignées ses fautes, le juge, stupéfait, constata que le document était vierge ! L'accusation tombait d'elle même, Appolonius fut relâché. A nouveau il attira la suspicion de l'empereur Domitien qui le fit juger, puis emprisonné et acquitté en 81. Les empereurs Vespasien et Titus furent au contraire de ses admirateurs.

Quelques unes de ses paroles :

"le sage doit être capable de mourir pour ses idées et la vérité doit lui être plus chère que la vie"

Il répondit un jour alors qu'on lui demandait ce qu'il pensait du fameux diction "connais toi toi même" :

"Je crois que l'homme sage qui se connait lui même, et qui vit en constante communion avec son esprit véritable, qui combat avec cet esprit à sa droite, ne s'abaissera jamais aux craintes qui effraient le commun des mortels, et qu'il n'osera plus commettre ce que la plupart des hommes commettent sans aucune honte"

Apollonius prouva par ailleurs que ses actes et ses dires n'étaient en effet pas déterminés par autre chose que cet esprit véritable dont il parle, et en tout cas pas par la peur. Pour le prouver, cet épisode où la frontière de Babylone un garde le questionne pour le laisser passer ou non :

"Quel présent apportes tu à notre souverain" demanda t'il ?

"Toutes les vertus"

"Penses tu que notre roi ne les a pas" s'enquit l'officier

"Il peut les avoir, mais il ne sait pas s'en servir" répondit hardiment Appolonius

Malgré l'insolence de ses propos, le voyageur fut autorisé à passer la frontière Babylonienne, le garde jugeant que le roi pourrait avoir intérêt à rencontré cet excentrique visiteur.

Core Line

Comments


bottom of page