Accorder un peu d'importance au regard et à l'avis d'autrui n'est pas un mal. C'est une manière de rester ouvert et c'est même indispensable pour pouvoir se voir d'un oeil différent, avec recul, et ne pas évoluer en sphère fermée.
Ce qui pose problème quand on parle "d'accorder de l'importance au regard d'autrui", c'est quand celui ci devient premier sur sa propre perception et sur sa propre volonté. Nous perdons alors notre liberté, puisque nous agissons en fonction d'autrui et non de nos propres valeurs, de notre propre intuition, de qui nous sommes vraiment.
Toutes les situations ne se valent pas. Certaines situations mettent vraiment en jeu la volonté et la liberté des personnes concernées sans que cela n'altère leur identité (par exemple avoir le courage ou non d'assumer publiquement une homosexualité, un enfant, une erreur, défendre des valeurs "vieux jeu"..) La plupart du temps ce sont des situations-épreuves placées sur le chemin..
Mais pour d'autres personnes, le regard d'autrui prend tellement de place qu'il se manifeste au quotidien et modifie subrepticement l'être. Ces situations sont moins spectaculaires mais plus vicieuses, car il n'y a pas de "fossé de sécurité", de "zone de recul" entre l'autre/le groupe/la société et la personne. Pour appeler un chat un chat, il y a court circuit !
Si vous présentez ou connaissez des personnes qui regroupent les 5 signes suivants, il est grand temps de revoir votre branchement intérieur sous peine de vous trouvez dans quelques années être un prototype qui n'a rien à voir avec vous.
1. Vous êtes un magniaque de la propreté, ou si votre maison est désordonnée, vous n'y invitez personne
Quand vous rangez ou que vous considerez le bazar, vous le voyez à travers les yeux d'autrui.
Par exemple vous pensez des choses comme : "un tel va penser que nous sommes des camps-volant", "il faut ranger la table au cas où quelqu'un vienne", "la vaisselle n'est pas faite et je n'ai pas passer l'aspirateur, impossible d'aller chez moi! "
Bien entendu ce qui est vrai pour votre maison est aussi vrai pour vous. Vous ne sortez pas sans être rasé ou vous être démêlé les cheveux, à l'extérieur vos cheveux sont secs et jamais mouillés. Vous ne sortez jamais en pyjama sur le pas de votre porte peu importe les circonstances. Pour certains (plutôt les femmes) vous ne faites pas non plus de bruit chez vous, et si vous avez envie de crier, vous ne criez pas.. même, vous cédez à votre mari pour que celui ci diminue aussi d'un ton.
Evidemment il ne faudrait pas entendre qu'il faut négliger sa maison et ses voisins, mais il faut se demander pourquoi l'on fait ce que l'on fait et se donner une réponse honnête. Est ce que je le fais pour moi, pour mon bien être ou pour autrui ? Par joie ou par peur ? Quelles sont les conditions où je peux me permettre de faire une exception à mon rangement, mon apparence extérieure ?
2. Vous décommandez rarement un rendez-vous
Honorer ses rendez-vous et ses engagements est une marque de respect d'autrui et autant que possible il est souhaitable de s'y rendre, que ceux-ci soient amicaux ou professionnels. Je n'encouragerais personnes à décommander ses rendez-vous pour des raisons minimes, comme le fait de se sentir un peu faible ou fatigué(e), d'avoir tout simplement envie de faire autre chose...
Cela dit, il est des cas où vous êtes en droit légitime de décommander un rendez-vous et où il faut avoir le courage de le faire, sinon quoi vous allez vous nuire..et aussi nuire à autrui.
Par exemple
Vous avez un travail professionnel à rendre ou à préparer AVANT le lendemain ou impossible à accomplir dans les jours qu'il vous reste. Vous savez que si vous sortez, vous allez ensuite travailler la nuit, vous serez épuisé(e) et nuirez à votre santé
L'un de vos proches a sérieusement besoin de vous ce soir
Vous avez des poux, des puces ou une maladie contagieuse (alors svp n'allez pas rendre visite à vos amis, ayez le courage de leur dire!)
Vous n'êtes pas porté à l'amour ce soir (et oui pour les rendez-vous amoureux, c'est un peu différent, si vous sentez que vous avez besoin d'être seul(e), ce qui n'a pas forcément à voir avec votre partenaire, vous pouvez décommander votre rendez-vous, TOUT EN LE RASSURANT, il devrait comprendre. Si vous vous forcez, vous allez au devant de problème)
Que vos OUi soient des vrais Oui et que vos Non soient des vrais Non (mais doux)
3. Vous suivez les règlements à la lettre
Que ce soit le règlement de votre travail, le règlement du café, la loi, ou simplement les us & coutumes, vous ne dérogez pas à la règle. Le plus souvent par peur qu'on mette en cause votre responsabilité ou votre bonne conduite. Même quand vous reconnaissez volontiers que telle ou telle situation est idiote, vous faites là face à une barrière infranchissable.
Par exemple le patron vous a demandé de prendre les numéros de téléphone pour les réservations de camping, le client vous donne sa carte d'identité et le numéro d'immatriculation de sa voiture mais pas son numéro de téléphone, vous lui refusez l'entrée du camping!
Votre patron vous a dit que vous réservez les salles de répétition possédant un piano aux pianistes. Vous avez face à vous un chanteur qui a besoin d'un piano, même s'il n'y a pas de pianiste actuellement et que toutes les salles de répétition sont vides, vous ne donnez pas de salle à ce chanteur !
Aux Etats UNis, il est interdit de dormir dans sa voiture. Vous êtes en voyage, fatigué, il est 1h du matin et vous n'avez pas trouvé de logement à bas coût. Et bien même si votre porte feuille est vide, vous allez payez un hôtel plutôt que de dormir dans votre voiture.
Vous sacrifiez les autres et vous vous sacrifiez aussi, sur l'autel de la bêtise !
4. Vous affichez rarement une opinion divergente à celle de votre groupe d'appartenance
Il est facile d'afficher une opinion divergente quand un groupe s'oppose à un autre groupe, par exemple de blâmer les pratiques musulmanes quand on est chrétiens ou de blâmer l'occident quand on est musulman, de blâmer le Brexit quand on est pro-Europe ou de l'applaudir quand on est russe. Ce qui est moins courant, ce sont quand des gens se lèvent au sein d'un même groupe pour apporter des bémols, pour dire 'je ne suis pas tout à fait d'accord".
Prenons l'échelle de votre groupe d'amis, de ceux que vous considérez comme votre famille, de ceux qui partagent vos idées. Vous arrive t'il de vous levez au milieu d'eux et de dire "Je ne suis pas d'accord!" ?
A quand remonte la dernière fois où on vous a vu lancer un débat ? Jamais ? Alors soit vous êtes un sage, soit vous êtes... un peu trop peureux. Un de vos amis laisse trainer des détritus dans la nature et vous n'aimez pas cela, allez vous lui dire ? La dernière fois qu'un de vos amis a fait quelque chose que vous n'aimez pas, avez vous agit ?
5. Vous vous comparez aux autres
Vous vous comparez aux autres sans nécessairement vous en rendre compte, c'est comme une fonction, un bouton qu'on aurait oublié d'éteindre et qui reste là en veilleuse.
Je fais le ménage.."ah chez les autres c'est toujours bien rangé, un tel a du goût"
Je me trouve dans la maison de mon ex-mari.... "ah la voisine va penser que nous nous remettons ensemble!"
Mon fils, ma fille est pleine d'assurance.. "ah les enfants d'un tel sont timides, bizarres"
Nous avons plusieurs maisons... "oh un tel va faussement penser que nous sommes riches"
J'ai 30 ans et je suis ronde, j'ai des boutons "ah les autres ont des belles peaux et une corpulence normale"
J'ai 50 et je me sens fatigué..."ah ce n'est pas comme un tel qui est cadre, qui n'a rien fait de physique et qui est en pleine forme"
Dans notre famille nous sommes comme ceci, nous avons grandu comme cela, nous faisons comme ceci, nous nous définissons par rapport aux autres : moi dans le regard de l'autre, moi à travers le prisme de la société, mais cela dit il qui je suis ?
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