L’autonomie ne renvoie pas à la volonté d’une indépendance totale vis à vis des autres, qui subsiste en vase clos et soit fermée à la confrontation aux autres points de vues. A l’heure où la science nous affirme que tout est interdépendant, il est évident que le type d’autonomie que nous pouvons désirer, est une autonomie de libre pensée qui se nourrit d’expérience avec autrui pour sa réflexion.
Qu'est ce que l'autonomie ? l’autonomie est la capacité à digérer différentes informations mentales, émotionnelles, énergétiques, sans être influencés par celles-ci à son insu.
Ce qui se produit le plus souvent dans la vie est que les éléments que nous rencontrons à l’extérieur de nous même appuient sur des boutons intérieurs qui réveillent certaines parties de nous, sans le moindre contrôle.
Par exemple une personne agressive va réveiller de l’agressivité en retour, une personne déprimée ou fatiguée va vous vider énergétiquement, une information anxiogène va vous faire fuir, et un discours rassurant va vous jeter dans la gueule du loup sans que vous y prêtiez gare. Parfois nous allons solliciter l’avis de proche ou de professionnel pour prendre du recul : cela peut être bon quand ça sert à nous sortir de nos émotions, comme cela peut être mauvais quand cela conduit à une déresponsabilisation ou à une délégation de notre pouvoir.
Dans la pratique et dans la vie je vois trop souvent des échanges qui ne sont pas des échanges d’informations libres mais des jeux d’influence et de pouvoir. Incontestablement nous sommes influencés par les personnes que nous aimons, par les personnes auxquelles nous donnons du crédit, et même par l’avis majoritaire pour certains (l’effet mouton). L’effet est sournois quand cela conduit à court circuiter notre propre introspection, notre propre analyse.
En tant que coach, je fais de l’autonomie une valeur fondamentale et fais tout mon possible pour casser la position d’autorité ou d’idéalisation qu’on pourrait vouloir m’accorder.
La seule personne qui mérite d’avoir autorité sur vous, c’est vous même, et c’est une tâche qui est plus difficile qu’on pourrait croire.Vous connaissez l’expression «faire autorité dans un domaine » ? l’un des buts de l’autonomie est que vous puissiez faire autorité sur votre propre vie et être tel un roc, solide, profondément ancré en vous même, reposant sur des bases indissolubles.
L’autonomie renvoie à la volonté d’un ancrage à soi, d’une remise au centre. Elle renvoie au fait de devenir son centre de référence premier, avant les livres, avant les professionnels, avant nos proches, avant nos maitres à penser, avant nos conditionnements, avant nos émotions, avant nos croyances…pour ne plus tomber sous l’influence, consciemment recherchée ou subie, d’autres personnes, et pour être pleinement l’acteur de sa vie. Elle consiste à établir un référencement à soi qui n’empêche pas le dialogue avec autrui, mais qui nous rend plus solide et qui nous empêche d’être manipulable.
Si votre vie est fonction des différentes influences que vous croisez alors vous êtes comme une bouteille à la mer et nul ne sait où vous atterrirez… prendre les amarres signifie nécessairement que l’ancre, vous l’avez placée en vous.
Quels sont les pré-requis pour cheminer de manière autonome ?
– L’introspection
Il y a des gens qui ont tendance à le faire naturellement et d’autres pas. Pour ceux chez qui ce n’est pas naturel, il faut l’apprendre. L’introspection est le premier « sine qua non » de l’évolution personnelle parce que toutes les réponses se trouvent en nous. Pour améliorer sa vie, il faut bien commencer par la passer en revue! L’introspection permet d’éclairer les motifs profonds qui nous anime et d’être honnête par rapport à soi même.
– L’humilité
Quand je parle d’humilité, je ne parle pas de la fausse humilité qui consiste à se faire tout petit et à dire qu’on ne sait pas faire ce que l’on sait faire. Je parle d’avoir suffisamment d’humilité pour reconnaitre que nous sommes perfectibles, et que nos actions, notre comportement d’aujourd’hui sont pleins de fausses notes. L’humilité c’est reconnaitre que nous avons le droit de faire des erreurs, petites ou grandes, et que cela n’enlève rien à notre valeur.
Il est des personnes qui deviennent irascibles ou qui paniquent dès qu’on leur souligne le fait qu’il manque tel ou tel point dans leur travail, que la vaisselle n’est pas bien lavée, que nous n’aimons pas qu’il ou elle fasse ceci ou cela.. Autrement dit il est des personnes qui ne supportent pas qu’on s’attaque à l’image de perfection qu’elles ont d’elles mêmes. Or tant que vous voulez montrer aux autres que vous êtes parfait et que vous voulez vous en convaincre vous même… vous n’avez aucune raison de vous remettre en question, et donc aucune chance d’évoluer.
L’humilité est un des garants de l’honnêteté par rapport à soi même. Si vous entreprenez une démarche d’introspection mais que vous n’êtes pas prêt à voir vos ombres, vous allez juste apprendre à vous camoufler encore mieux la vérité.
– Avoir un profond désir d’atteindre votre plein potentiel et le meilleur qu’il soit possible pour vous
Si ce désir n’est pas au superlatif, vous n’aurez pas le niveau d’exigence et le niveau de courage requis pour vous attaquez aux travaux difficiles. S’il vous souhaitez juste allez un peu mieux, que la vie soit un peu moins dure, vous allez vous orienter naturellement vers des solutions faciles qui ne marcheront que pour une courte durée.
Vous avez peut être déjà connu cette expérience, vous avez un projet et vous le présenter à un groupe. Si le groupe n’a pas le même niveau d’exigence que vous, votre projet va être rapiécé de toute pièce. Lors d'un Noël une personne propose la réalisation d’une couronne en toile serti d’éléments naturels à réaliser avec les enfants et se retrouve avec couronne en carton serti de gommettes.. L’un avait trouvé la toile trop cher, l’autre avait trouvé trop compliqué d’aller chercher des éléments dans la nature, et le troisième avait trouvé trop compliqué l’assemblage avec du fil…. De même dans la vie, et en particulier dans le couple, si vous n’avez pas un niveau de désir et d’exigence suffisant, vous n’allez pas oser vous attaquer aux vrais problèmes, et vous allez le laisser se rapiécer.
Pas à pas vers l’autonomie — Sur quoi travailler pour avancer seul ?
Ici je voudrais vous donner quelque clés sur des travaux que vous pouvez effectués tout au cours de votre vie, que ce soit de manière aider ou seul, et qui vont renforcer votre capacité à rester fidèle à vous même, libre acteur de votre vie, libéré de vos propres travers, libre de l’influence d’autrui.
Cette question est en fait primordiale, car c’est la base sur laquelle vous construisez le reste. Si vous n’êtes pas vraiment le capitaine de votre navire, à la moindre petite vague vous serez château branlant, et donc pas heureux, et donc loin de votre potentiel.
Vous penserez peut être que l’introspection, l’humilité, et désir de développer son potentiel demandent déjà du travail… Non! L’humilité et le désir ne sont pas des choses qui se travaillent, c’est un déclic ou une prise de conscience. Soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas. Vous ne pouvez pas être un peu humble : soit vous êtes humble soit vous ne l’êtes pas, de même soit vous désirez quelque chose, soit vous ne le désirez pas.
Les travaux sont à effectuer dans l’ordre chronologique dans lequels ils sont présentés.
– Le travail sur les ombres
Il s’agit d’un travail de profonde honnêteté avec soi même et plus particulièrement avec tout ce que nous ne voulons pas voir de nous même. S’il n ‘est pas effectué en premier, toute la suite en sera faussée et vous risquez de faire ce qu’on appelle du « spiritual bypassing » ( c’est à dire de vous servir de l’acquisition de concepts psychologiques pour éviter le questionnement et tout ce qui dérange)
Le travail sur les ombres vous donne la transparence sur les motifs qui vous animent, il révèle vos stratégies d’évitement, c’est à dire les stratégies que votre ego a mis en place pour que vous restiez protéger dans votre cocon. Il vous donne le discernement mental et émotionnel sur vous même
– Une pensée saine
On pourrait penser qu’avoir une pensée saine revient à avoir une pensée positivement orientée, cela est vrai la plupart du temps, mais pas nécessairement toujours. Plus qu’une pensée positive, c’est d’abord avoir une pensée pleine d’amour pour vous. Si vous ne voulez avoir que du positif, vous allez avoir du mal avec le négatif… Ayez les meilleurs souhaits pour vous, mais sachez que tout demande un certain labeur. Bien sûr la pensée positive doit être cultivée pour tout ce qu’elle amène d’enthousiasme, de force et même de conditionnement de la vie. Mais elle n’est pas « the core thing », elle n’est pas la chose principale.
Avoir une pensée saine c’est être capable d’intégrer toutes les difficultés potentielles que vous rencontrez sans remettre en question cet amour pour vous. C’est avoir un amour inconditionnel pour vous qui vous permet de dépasser des états comme la honte, l’impression d’insuffisance, les blessures, le désespoir quand vous faites face aux difficultés.
Cette pensée est votre rhum de marin voyageur, et ce travail est celui qui vous offre une sécurité émotionnelle. C’est aussi celui qui vous rend libre par rapport à autrui car libre des dépendances émotionnelles, du besoin de reconnaissance etc…Si vous avez seulement le discernement, vous n’êtes peut être pas manipulable par la tête mais vous l’êtes par les émotions! L’amour pour vous et pour autrui vous en libère
– Un travail sur les méthodes
Vous devez être capable d’évaluer vos méthodes et d’en changer au fur et à mesure de votre évolution et de vos besoins. Ce n’est pas qu’une question d’efficacité, même si la question de l’efficacité est importante. C’est plus que cela : plus vous devenez familier avec un sujet, et parallèlement familier avec vous même, plus votre intuition peut fonctionner pour vous guider, et il faut l’utiliser. C’est aussi de la force de créativité dont il s’agit. Comme en cuisine, plus vous avancez, plus êtes capable de vous affranchir des recettes toutes prêtes, vous créez vos propres méthodes et y apportez vos couleurs personnelles.. elles seront infiniment plus opérantes pour vous. Quand vous passez des technologies extérieures aux technologies intérieures, à un moment donné le chemin et le but se confondent parce que vous avez progressivement déplacé vos méthodes jusqu’à l’intérieur de vous même, et que vous touchez la source de création en vous..il n’y a plus l’outil et vous, il y a Vous qui êtes à la fois la volonté, l’outil et le résultat.
L’évolution de vos méthodes vous permet de devenir la source de votre connaissance, ce dernier point libère définitivement de l’influence de tout ceux qui oeuvrent dans des domaines que vous ne connaissez pas. Sinon dès qu’il vous arrivera quelque chose de « bizarre » que vous ne pourrez pas soumettre à votre mental, vous tomberez dans les mains de gourous ou de savants fous qui pourront vous mener très loin de vous même et de votre bien.
En travaillant ces trois points et en passant régulièrement en revue votre vie sous ces angles, vous devriez obtenir le discernement, le contrôle sur vous même, l’amour et la foi en vous suffisante pour ne plus être influencé à votre insu, et rester fidèle à vous même et à vos objectifs.
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